Lettre des frères MALINGRE 1704-1715

Lettre de Nicolas MALINGRE, Vienne 1704Lettre en 1704 de Nicolas MALINGRE, de Vienne, à son frère Pierre MALINGRE, établi en Hollande (ou il prétendait être intendant et secrétaire de la Princesse D’ANHALT-BERNBOURG).

Vienne, le 3 Avril 1704, 

Mon frère, 

Il faut vous dire vivement que vous negligez étrangement vos affaires, j’en suis surpris et quand je n’en serois pas persuadé votre silence men convainquerai, quel fortune avez vous fait jusqua presant et quel es celle que vous pouvez esperes dans ce pays ou vous estes.
Faite y refléxion je vous prie et songez que c’est un frère qui vous dit qu’il ne faut pas s’appuier sur des apparences en l’air, mon sentiment et que vous tachiez de tirer quelque chose du service ou vous estes, et sans plus balancer venez icy, il y a de bonnes et fréquentes occasions de vous promouvoir dans l’état que vous proposez et je me flatte de pouvoir le faire par moy ou ce par mes amis, et si vous l’aviez fait de la première fois que je vous en ay donné avis vous seriez déja établi avantageusement. Ne tardez pas et sans vous épouvanter de la longueur du voyage, ne perdez pas un moyen apercu et que jay en mains comme vous avez fais les autres. Si je vous vouloir moins de bien que je ne fais, et si vous ne mestiez pas aussy cher que vous l’êtes je ne serois pas si pressant a vous tirer d’une epreuve d’insensibilité ou plutot d’indetermination ou vous vivez depuis si longtemps, vous savez pourtant que l’indetermination nuhit et que ce qui me le fait dire c’est parceque je suis veritablement 

Votre tres affectionne frère et
N. MALINGRE

 

Lettre en 1708 de Nicolas MALINGRE, de Vienne à son frère Pierre MALINGRE établi en Hollande, dans laquelle il lui donne des nouvelles de son batistaire, lui demande de veuillez à bien se marier, lui dit son ignorance du devenir de leurs parents par manque de nouvelles de leur frère Demenge de Ligny en Barrois, lui donne des nouvelles de son procès avec le sieur GUYOT…

Vienne, le 4 aout 1708,

Monsieur et très cher frère,
Je vous ay escrit passé huit jours par la poste, que je ferai tout mon possible pour que vous puissiez avoir votre batistaire et un certificat de la ville de Ligni qui sera dans les formes. Je crois que je le recéverai au premier jour puisque la personne qui me l’avoit promis de me le faire venir par ses parens est elle même arrivée avec l’évêque d’Osnabrûck en Lorraine et encore que je ne l’obtienne pas au premier jour, je prierai encore une seconde fois Mr LEPAGE, qui est comme je crois actuellement chanoine de la cathédrale de Ligni, de me l’envoyer incessament ainsi ne vous mettez plus en peine.
Je vous conseille pas de vous éloigner dans ces troubles de votre employe puisque vous avez des envieux loin des yeux loin du coeur qui si c’étoi une chose qui presse beaucoup j’ay assez d’amis ici qui sont des personnes de grans caractères qui doneront en cas de nécessité, en entendant mon témoignage que nous sommes d’une très bonne et encienne famille à qui on ne puis rien reprocher, et que nos enceptres ont toujours été dans des employes très honorables et civils et militaires.
Je serois ravi d’aprendre quelle personne vouv vous avez choisi, du moins ne faites pas comme Henrion a fait à Osnabourg. il a donné dans la folie de prendre une fille qui n’a rien du tout. C’est qu’à peine avoir donné à connaitre qu’il avoir résolu de se marier qui se trouvèrent bienôt des gens qui l’aidèrent, le bonne homme il n’y entendois pas finisse il croioit avoir fait le choix d’une fille riche et par après le temps lui à bien fait voire sa trop grande crédulité et facilité a écouté. Son oncle fit aussi la même béveue. il eut la faiblesse de se marier à une veuve qui avoit trois enfants. C’étois un beau moyen d’être appelé père, je suis persuadé mon cher frère que vous prendrez de bonnes précautions et que vous n’écouterez pas les douceurs qu’une femme vous pourroit avencer, l’amour échauffe le coeur et non la « cuisine » !! j’approuve vôtre réponse que vous avez de vous marier et j’en aurai un tant plus grans contentement si vous faites un bon choix.
Je ne puis vous rien dire du tout de nos parens puis qu’il y a près d’un an que je n’en ay recu aucune nouvelle et que je ne suis point écléré du tout de ce qu’il nous est échu de feu notre mère, j’ay prié nostre frère Demenge de Ligni de me le faire savoir, mais il ne daigne pas répondre, ni comme mon procès va, que j’ay intenté contre le sieur GUYOT de Bar à raison de 279 francs barrois que j’ay prété à son fils icy à Vienne.
Dans ma dernière, je ne vous ay pas dit la raison pour laquelle je suis sorti de chez monsieur l’envoyé de Lorraine qui n’est autre, sinon que j’étois un peu trop « strapassé »(?) et chagriné et aussi la profession de maitre d’hotel ne me rapportois pas grans chose et outre cela je n’étois entré dans cette maison que dans l’espérence de retourner bientôt en Lorraine mais come il a remarqué que de plusieurs années il n’y retourneroit point, j’ay tourné casaque. J’ay souvent souhaité de mener un cavalier dans le pays tant pour avoir l’occasion de vous voir que de passer par la Lorraine mais je n’ay pas pris le chemin qui se devoir prendre pour y réussir, je me suis trop lontemps amusé chez Mr le Comte d’HaMILTON je vous prome que la guerre étant finie je ne manquerai pas de vous venir embrasser.
Je vous envoye cette lettre par un courrier qui va à Dusseldorf et…. que vous devez payer les lettres qui vienne d’un être bien cher. je vous conseille d’envoyer les lettres que vous m’escrirez  à Dusseldorf et les dresser à Mr Joseph Fremetti il m’a promit quil me les feroit parvenir incessement aussi ne négligé pas de vous servir de cette occasion. je serois ainsi bien aise de savoir combien vous devez payer le port d’une de mes lettres à Grave, icy à Vienne je ne paye que à peu près 4 « fetmen » !! Des vôtres … je suis en attentent de vos nouvelles

Aussitôt que vous avez recu …
J’attend réponse …
Malingre chez le maréchal Baron de …    vôtre frère
N. MALINGRE

 

Lettre Nicolas MALINGRE Vienne septembre 1708Lettre en 1708 de Nicolas MALINGRE de Vienne à son frèreLettre Nicolas MALINGRE Vienne 1708 Pierre MALINGRE  installé à Graves (Hollande) à propos d’un courrier reçu le 30.8.1708 de leur frère Jean MALINGRE de Ligny et concernant le partage des biens de la famille, après le décès de leur parents Claude MALINGRE et Françoise FRANC.

Vienne le 17.09.1708

Monsieur et très cher frère,
Je m’accuse de ne vous avoir pas donné des marques de la réception de vos lettres du 30 aoust le jour que je suis parti de Vienne pour passer les vacances à 40 lieux d’icy. j’avois des nouvelles d’un ami de Nancy que nos parens nous avoient escrit et que votre batistaire icy joing m’avoient été envoyé come en effait, mais après avoir bien attendu et écrit sur la fin du mois d’octobre revenant de Viene passant sur nos terres et je vous l’aurois envoyé plutost si je m’estois fie de vous le envoyé sans les bien recommender icy à la poste. enfin vous voyez ma diligence et je crois que vous en serez contant, je vous envoye le billet que Mr LEPAGE notre cousin a eu la bonté de mettre dans une lettre que je recois de notre frère Jean MALINGRE qui me marque que le sujet pour lequel vous demendé votre batistaire sera aparement pour vous rendre d’église ou au mariage. Que la valeur de ce qui nous a esté laissé par le trépas de feu notre père et mère consiste à chacun mille ou neuf cent francs barrois et qui laissent par trois ans cicur…? la quantité de vingt deux pairs à notre frère Colin qui est dans la maison et qu’ils en faut vendre et l’on met cet argent en obligation pour notre retour. par ma foy j’espère que vous entendrez mieux que moy cequi nous veux marquer.
Quand aux meubles ils sont de peu de consequence à raison de tant de part, ainsy les morceaux ne peuvent pas être grans, il me marque aussy que Colin et Viéhon
 sont les deux mieux à leur aises quand au ménage que si vous avez quelque bonne volonté de faire du bien à quelqu’un de nos frères ou soeursvous le pouvez faire envers Marguerite notre soeur veuve qui a trois enfens sur les bras. Colin notre frère en a deux, a qui il ne manque rien non plus qu’à Edmé qui a toujours soin de ses terres et qui mène toujours le mesme train, nôtre neveu fils de notre frère Jean est marié à Paris, et es procureur en parlement et demeure à la vici Boutibourg proche le simetière St Jean à paris. nôtre soeur  Jeanne a pris en seconde noce Mr GAINOT, lui et elle nous aluent et boivent souvent à notre santé, nous n’aprendron rien tous deux de notre frère Claude « de goton » ?, je veux supposer qu’il vit à son aisepuisqu’on ne m’en dit rien. je viens dans ce moment de parler avec une personne qui me dit que mon frère de Ligny se porte très bien et a une fame d’une grande conduite.
Au bas de la lettre de nôtre frère Jean j’y trouve du latin je vous le met icy mot à mot afin que vous puissiez dire qui est le philosofe qui me marque le soin que son père a eu et je vous envoy aussy avec votre batistaire une lettre de Givrauval de ? MALINGRE je ne me puis souvenir qui c’est.
escrivez moy quelque chose de nouvelle
Je suis votre très …. frère
N. MALINGRE

« A me filio Edmi Malingrez salus dicitur vobis mei charissimi avunculi
Si pater meus vestrum ac suum minime curasset bonum non vobis esset petendumquod
vobis servatur, quod vobis ex eo quod ab avia mea vestra matre defuncta accipere
debetis paru superesset me vobis humillissimu vestrum famulum commendo »
Jean MALINGRE

« Par moi, fils d’Edmé MALINGREZ, vous est adressé le salut de mon très cher oncle maternel,
Si mon père ne s’était nullement occupé de son bien et du votre, vous n’auriez pas eu à demander ce qui vous est réservé parce qu’il vous serait resté trop peu de chose de ce que vous devez recevoir de ma défunte grand-mère, votre mère. Je me recommande à vous, moi votre très humble serviteur.

 

Lettre de Jean MALINGRE, Paris 1715Lettre de Jean MALINGRE, procureur au parlement de Paris etlettre Jean MALINGRE Paris 1715 fils de Jean MALINGRE, à son oncle Pierre MALINGRE, résident à Graves (Hollande)

Paris, le 22 novembre 1715

Monsieur l’oncle,
Jay recu la lettre que vous maves faie l’honneur de mescrire il y a quelque temps qui mafait un tray g plaisir d’aprendre l’estat de votre santé et que vous estes estably en Hollande donc je suive force rejouy. Il y eus si lontemps que jestoie en peine de vous dont ne savoir aucunne nouvelle depuis tant de temps que vous estes sorty de notre province. Jay esté aussy force réjouy daprendre que vous estes marié. Monsieur Frolie, gouverneur de Mr le Comte de Rotal me die, en cette ville, que vous avies fait un bon choix, que votre espouze est de bonne famille et de bonnes moeurs et que vous estes bien vivre ensemble dont je vous felicitte et souhaite que cela continue de mesme que vous aves commancé, promesté moy d’assurée cette chère espouze de mes très humbles respectes. Je souhaiteroi bien avoir l’honneur et lajoie et trouve aussy si dans quelquetemps vous vouliez la menée dans notre province, je me flatte que vous voudries bien y passé par cette vile et que vous me feriez l’honneur de descendre chez moy ou je tacherois de vous recevoir du mieux qu’il me sera possible; mais comme vous m’aprenés que vous allés bientost entrés en famille si vous ny estes deja et donc je vous felicitte, je crains que cela ne nous ostes lesperance de vous voire, en toucas, que vous m’onoreres de quelquunes de vos lettres de temps en temps.
lettre Jean MALINGRE Paris 1715Il y a vingt sept ou vingt huit ans que je suis en cette ville mais jay esté plusieurs fois dans votre pays depuis ce temps la, jesperois mesme y mené ma femme et ma fille cette année au mois d’octobre dernier mais ayant esté indisposé il a fallu remettre la partye à l’année prochaine au mois de septembre qui es le temps ou nos vacances commencent dans lequel jespere, Dieu aidant, de les mener en ce pays, la ou elles n’ont pas encore esté. Je me suis faie procureur au parlement en l’année 1703 et l’année suivante, je me suis marié à la fille d’un bon bourgeois de cette ville. Jay eu deux enfants, un garcon et une fille qui mesrite, le seigneur ayant disposé de mon fils a mon grand regret et mon chagrin es que je suis hors desperance d’en avoir davantage parceque mon espouze a esté blessée dans sa dernière couche.Je souhaite que vous soies plus heureux que moy de ce costé comme du costé de la fortune puisque vous estes dans un pays ou on die qu’il faut allée pour la faire.
Vous trouveres ensuite une lettre de mon père qui est la reponse a lavostre que jay attendu pour vous faire reponse. Monsieur le Baron de Grandement me promist, estant en cette ville, qua son retour de Vienne il feroit son possible pour faire payer ce qui es dû a la sucession de monsieur votre frère ainsy il me fera pas une affaire denvoyer à Vienne pour faire le recouvrement des effectues de cette sucession.
Mon espouze et ma fille vous prient d’assurer mademoiselle votre espouze de leurs civilités es moy pareillement qui ay l’honneur destre
Monsieur et oncle
tres humble et tres obeissant
Procureur au parlement de la Tisserandie               J.MALINGRE

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