Le village de Montauville est bâti dans une vallée montante, le long de la voie Pont à Mousson-Saint Mihiel. C’est un village au relief très prononcé, bordé de collines verdoyantes, à la belle saison. Ces collines, dont certaines bien exposées, étaient pour la plupart plantées de vignes. L’association sol calcaire, plus plants sélectionnés, plus ensoleillement, donnait un vin très réputé, dont une grande partie de la production partait en Allemagne, sur des chariots, par la route de Lesménils. (Après la défaite de 1870, l’Allemagne se trouvait à une dizaine de kilomètres du village).
Les vendanges, bien sûr, se déroulaient fin septembre début octobre, après que les autorités communales se soient transportées dans les vignes et aient décrété » l’ouverture du ban » lorsque les raisins étaient arrivés à maturité.
Une quinzaine de jours avant les vendanges, il était interdit de se rendre dans les vignobles et deux gardes-champêtres de la commune, faisaient respecter le règlement. Notre joie était grande, à la période des vendanges, quand dès la sortie de l’école, nous courrions vers les chariots, supportant les cuvelles remplies de délicieuses grappes de raisin. Nous montions sur les rayons de bois des roues pour chiper quelques grappes de ce bon raisin. La coutume voulait, dans le village, que ce chapardage soit toléré par les vignerons.
Mais, continuons le description de mon village; il était bordé au nord-ouest par la forêt du Bois le Prêtre, très connue des habitants de Pont à Mousson et des environs. Ceux ci se rendaient souvent en très grand nombre, sous ses frondaisons, la belle saison venue. Ceci se passait principalement les deux jours de Pentecôte, où guinguettes et flons-flons amusaient les promeneurs en un lieu appelé » Père Hilarion ». Là se trouvait la maison du garde forestier et une source d’eau vive, au milieu d’une clairière: endroit au combien idyllique !!
Ce Bois le Prêtre allait devenir, un peu plus tard, tristement célèbre, mais c’est une autre histoire ! Au sud-ouest, se situe également une faste et profonde forêt que l’on appelle « Forêt de Puvenelle ». Au centre, côté ouest, on aperçoit un immense plateau calcaire surnommé « les Côtes St Pierre ». Des sources d’eaux pures, sourdent au pied des collines boisées, dont plusieurs avaient été captées et vendues par la ville de Pont à Mousson. Plusieurs grand rus traversent le territoire de mon village et viennent se jeter dans la Moselle.